SC Amiens – RC Lens : peut-on vraiment parler de derby ?

Les deux villes distantes de 80 kms, il y a débat sur la notion de derby.

En conférence de presse, Alain Casanova a mis les pieds dans le plat. Questionné sur la notion de derby lors de cet SC Amiens – RC Lens, le technicien lensois a livré son ressenti : « Je ne suis pas de la région. Je ne sais pas si c'est un derby comme contre Valenciennes. Mais il y a 80 kilomètres. A Toulouse, le derby était contre Bordeaux à 220 kilomètres, alors que contre Montpellier, à 200 kilomètres, ce n'était pas un derby. C'est quelque chose qui est dépendant de ce que les supporters peuvent en penser. Depuis mon arrivée, j'ai toujours entendu que les deux derbies existants, c'était contre Valenciennes et Lille. Amiens, je ne l'avais pas entendu. J'ai toujours pensé que à§a pouvait l'àªtre du fait de la proximité, mais je ne sens pas une passion pour un derby. » L'analyse de l'ancien portier est des plus pertinentes.

Un derby « des Hauts-de-France »

En effet, selon la définition littérale d'un derby, il s'agit d'un match entre deux équipes « de la màªme ville, entre deux villes géographiquement voisines et généralement distantes de moins de 100 km ». Bien sûr, c'est un match de plus longue distance que les « classiques » lensois à Valenciennes (50 kms) et Lille (30 kms) mais cet Amiens – Lens correspond au dernier critère puisque le stade de la Licorne – où les Sang et Or ont quand màªme évolué un an – n'est qu'à 80 kms de Bollaert.

Certains derbys bretons considérés comme tels (Rennes – Nantes par exemple) offrant une plus longue distance de déplacements. Alors pourquoi ne pas considérer ce match comme un derby ? C'est encore plus vrai depuis la réforme territoriale et la fusion entre le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie. On peut donc bien parler d'un « derby des Hauts-de-France ».

Un match sans histoire

Reste que les vrais derbys qui se respectent abritent le plus souvent une rivalité historique : pauvre contre riche, catholiques contre protestants, club du peuple contre club de l'establishment”¦ Amiens – Lens, à§a n'a pas vraiment d'odeur. Un peu comme lorsque les Sang et Or se déplacent à Valenciennes. Cela offre un déplacement à l'extérieur facile mais l'histoire et les confrontations du passée ne mettent pas vraiment de sel.

Des Amiens – Lens ou des Lens – Amiens, on n'en compte màªme pas une vingtaine dans l'histoire et le Racing n'a pas suffisamment perdu face aux Picards (1 défaite en 17 matches) pour nourrir un véritable esprit de revanche màªme si la dernière à Bollaert a vu l'équipe de Christophe Pelissier s'imposer à la surprise générale. On va donc se contenter de parler d'un tout petit derby entre amis”¦

Arnaud Carond