Une situation préoccupante mais pas désespérée : en 2012, le FC Sochaux avait remonté un écart identique pour décrocher son maintien. But Football Club a donc interrogé le capitaine de l’époque, Teddy Richert, afin qu’il nous livre les secrets de cette performance.
Y croire jusqu’au bout
La rencontre de samedi à Caen était considéré par beaucoup de supporters artésiens comme le match de la dernière chance. Mais en dépit de la défaite des hommes d’Antoine Kombouaré, hors de question de céder à la sinistrose. Richert insiste sur la nécessité, lorsque les difficultés s’accumulent, de ne pas baisser les bras.
‘La réussite vient de là : il faut toujours y croire. Après chaque défaite, màªme lourde, il faut toujours espérer, se remettre au travail en début de semaine pour préparer le match du weekend suivant. Dans un premier temps, le mental permet de rebondir. Il faut lutter, s’accrocher. Sans la confiance, le talent a du mal à s’exprimer. Les qualités footballistiques reviendront ensuite.’
Se dire les choses en face
Quatre défaites et trois matches nuls lors des sept dernières journées. À l’évidence, quelque chose s’est cassé dans la bonne dynamique artésienne. Le RC Lens comptait en effet 19 points à la tràªve et avait passé les fàªtes hors de la zone rouge. Pour Richert, il convient, dans ce genre de situation, de faire son autocritique : ‘Le rôle des cadres, c’est aussi de mettre le doigt sur ce qui ne va pas, de se regarder dans les yeux.’
Décréter l’union sacrée
Un passage à vide tel que celui traversé actuellement par les Sang et Or est propice aux tensions au sein de l’effectif. Un écueil que les coéquipiers de Pierrick Valdivia doivent à tout prix éviter : ‘À Sochaux, il y avait des petits groupes qui peinaient à se comprendre, à faire les màªmes efforts, à partager les victoires et les défaites, se remémore l’ancien portier des Lionceaux. On est parvenus à fédérer ce vestiaire. Ceux qui ne voulaient pas faire ces efforts se sont pénalisés tout seuls. Il faut penser club dans un milieu individualiste.’
Protéger les jeunes
Rarement un entraà®neur a dû s’appuyer sur un effectif aussi inexpérimenté que celui du RC Lens cette saison. Les Wylan Cyprien, Jean-Philippe Gbamin ou Baptiste Guillaume n’avaient que quelques matches de CFA à leur actif lorsque Antoine Kombouaré les a intégrés à son onze titulaire. Nourris par une expérience semblable dans le Doubs, les propos de Teddy Richert n’en ont que plus de poids.
‘Sochaux avait une équipe jeune, se remémore l’ancien gardien. Ce n’est pas facile pour certains d’assumer la pression quand on leur dit que l’avenir du club et des salariés est entre leurs mains. C’est aux cadres d’assumer la situation. Les gens qui ont de l’expérience doivent permettre aux jeunes de se libérer et d’apprendre.’
Côté lensois, on attend donc des Rudy Riou, Ahmed Kantari ou Jérôme Le Moigne qu’ils endossent ce rôle de pare-feux.
Un dernier conseil ?
Il reste douze rencontres au RC Lens pour réaliser un exploit qui paraà®t aujourd’hui très improbable. Quels conseils notre grand témoin donnerait-il aux hommes d’Antoine Kombouaré ? ‘Je n’ai pas de conseil à leur donner car chaque situation est différente et je ne suis pas dans le vestiaire, répond Richert. Tout ce que je peux dire, c’est que la saison est encore longue, il reste beaucoup de points à prendre. Personne n’est condamné.’
Recueilli par Julien DEMETS
