L’instant OM : Diouf, Deschamps et les regrets éternels
Supporter de l’OM devant l’éternel (qui, pour lui, s’appelle Raymond Goethals), Raphaël Nouet revient chaque mercredi soir sur l’actualité chaude de son club de cÅ“ur.
L’annonce de la disparition de Pape Diouf mardi dernier m’a profondément peiné. Parce que, comme beaucoup de supporters marseillais, il a été pour moi le meilleur président du club depuis Bernard Tapie. Et j’ai en plus appris qu’il était très attaché à Marseille et à l’OM, ce que je ne savais pas à l’époque où il était aux commandes.
C’est donc un grand homme et un grand Olympien que le coronavirus a emporté. Et à§a a, en ce qui me concerne, rouvert une plaie qui n’a finalement jamais réellement cicatrisé, celle de son renvoi. L’histoire de l’OM est ainsi faite que les secousses, le torpillage extérieur et l’autodestruction mettent à mal les projets appelés à réussir sur la durée. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé à l’été 2009.
Lors de cette intersaison, Eric Gerets et Pape Diouf ont quitté le club. Le premier a été remplacé par Didier Deschamps, le second par Jean-Claude Dassier. La Coupe de la Ligue et le titre de champion 2010 nous ont masqué le fait que la situation interne était en train de pourrir à cause des mauvais rapports entre DD et José Anigo et du manque de poigne de Dassier. Que se serait-il passé si Diouf était resté en place ?
— Olympique de Marseille (@OM_Officiel) April 8, 2020
On peut imaginer qu’il n’aurait certainement pas laissé la guerre larvée entre Deschamps et Anigo se développer. Il aurait rappelé au premier que Jean-Pierre Bernès était persona non grata à Marseille depuis l’affaire OM/VA, au second que le vrai patron du club, c’est le président, pas le directeur sportif. Et quand il aurait été invité par Margarita Louis-Dreyfus à réduire la voilure, il aurait su trouver les mots, par sa sagesse, pour convaincre Deschamps de continuer.
‘Avec eux, l’OM aurait pu affronter la tempàªte qatarie qui se préparait à l’horizon, aurait su regarder l’OL de Jean-Michel Aulas droit dans les yeux.’
Oui, c’est facile de réécrire l’histoire. Mais entre Pape Diouf et Didier Deschamps, l’Olympique de Marseille aurait possédé deux hommes hyper compétents, très attachés au club, ambitieux mais pas au point de vider les caisses. Pas des tordus seulement intéressés par la gloire médiatique ou les opportunités financières. Avec eux, l’OM aurait pu affronter la tempàªte qatarie qui se préparait à l’horizon, aurait su regarder l’OL de Jean-Michel Aulas droit dans les yeux. Mais ils n’ont hélas jamais cohabité, ou trop peu, et il ne reste que des regrets. Eternels”¦