Angleterre
Manchester United : et si tout était de la faute de Ferguson ?
Localiser Manchester United dans le classement de Premier League provoque cette saison une inhabituelle fatigue oculaire.
Il faut en effet descendre jusqu’au sixième rang pour trouver trace des coéquipiers de Ryan Giggs. Une hérésie : le club a toujours fini sur le podium depuis 1992 ! Forcément, c’est vers David Moyes, successeur d’Alex Feguson sur le banc mancunien l’été dernier, que se tournent les regards inquisiteurs. De son recrutement douteux à ses choix discutables, en passant par sa communication maladroite, pas un reproche n’est épargné à l’ancien coach d’Everton. Par contraste, l’auréole de son prédécesseur s’en trouve renforcée. Il serait pourtant trop facile d’absoudre Ferguson de ses torts.
Cristiano Ronaldo au Real Madrid, le début de la fin
Principale cause du déclin des Red Devils, le recrutement. Jamais depuis le départ de Cristiano Ronaldo en 2009 les dirigeants ne sont parvenus à attirer une star mondiale. MU a construit ses succès depuis 20 ans autour d’une lignée de rois augurée par à‰ric Cantona et dont David Beckham, Ruud Van Nistelrooy ou l’international portugais avaient ajouté une étape. Pour leur succéder, Ferguson s’est contenté de bons soldats (Smalling ou Jones), les Nicky Butt d’aujourd’hui, bâtissant un écrin solide mais sans diamant à y poser. À l’image de Nani, les seules recrues ‘stars’ ont finalement déà§u. Comment ne pas plaindre Wayne Rooney, qui connut les années Van Nistelrooy-Ronaldo-Tevez et se retrouve seul pour guider un navire dont Danny Welbeck, Javier Hernandez et un Van Persie fatigué sont aujourd’hui les figures de proue en attaque ?
Des cadres jamais remplacés
À cette disparition progressive des grands joueurs s’ajoute un autre problème : le non-renouvellement des cadres. Rio Ferdinand et Nemanja Vidic en sont au moins à leur deuxième saison de trop. Patrice Evra va sur ses 33 ans. Aucun de ces joueurs n’a de remplaà§ant du màªme niveau, ce qui va contraindre le club mancunien à bouleverser son effectif d’un seul coup, sans doute dès cet été (Vidic arrive en fin de contrat, Evra a annoncé son départ), alors qu’il aurait dû le faire de faà§on progressive depuis plusieurs années. De màªme, on peut s’extasier de la longévité de Ryan Giggs ou du come-back de Paul Scholes en 2012, ils ne soulignent que davantage le manque de nouveaux visages au sein de l’effectif.
Le ‘Fergie time’ : partir au bon moment
Enfin, plusieurs chantiers entamés durant les années Ferguson n’ont pas été terminés. Jamais par exemple Gary Neville, parti en 2011, n’a eu de successeur digne de ce nom au poste d’arrière droit (Fabio, Smalling, Jones ou encore Valencia s’y sont succédé), pas plus qu’un grand milieu de terrain n’a été recruté pour épauler Michael Carrick (Ferguson n’a du reste pas su retenir Pogba). David Moyes a bien tenté en catastrophe d’attirer Thiago Alcantara ou Cesc Fabregas l’été dernier, mais il était trop tard. La malchance s’y ajoutant, Marouane Fellaini s’est blessé. Le jeune Tom Cleverley, titulaire par défaut et détesté par les supporters, en paie aujourd’hui le prix.
Le déclin de Manchester United ne date donc pas de cette saison. Le charisme d’Alex Ferguson et l’affaiblissement de quelques places fortes du football anglais (Arsenal, Liverpool, Chelsea depuis le départ de Mourinho) ces deux ou trois dernières saisons en avaient simplement masqué les prémices. Voilà pourquoi, màªme si David Moyes a commis quelques erreurs, il serait injuste de lui faire payer la gestion d’effectif et le recrutement défaillants de son prédécesseur. Lequel en a profité pour donner une nouvelle définition au ‘Fergie time’ : partir au bon moment.
JD (avec CB)
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