par nicolas.breton

PSG : trois idées pour sauver Pastore

Qu'il semble loin, ce mois de septembre 2011, celui des débuts de Javier Pastore sous le maillot parisien.

À l'époque, la France découvrait un meneur de jeu aussi élégant qu'efficace, auteur de 6 buts et deux passes décisives lors de ses neuf premières apparitions en Ligue 1 sous le maillot Bleu et Rouge. Depuis, bien qu'affichant des statistiques correctes, l'international argentin n'a jamais retrouvé le même rayonnement. Pour une ou deux fulgurances de temps à autre, combien de matches insipides ? La question s'est à nouveau posée dimanche lors de PSG-Lyon (4-0). Titularisé par son entraîneur Laurent Blanc, le joueur de 24 ans a souffert de la comparaison avec des coéquipiers jouant une partition que lui peinait à déchiffrer. Parce qu'il ne reste plus beaucoup de temps avant que l'étiquette de flop ne lui soit apposée sur le front, voilà trois petites idées susceptibles de réveiller le bel endormi.

Problème numéro 1 : Pastore n'a de place dans aucun système

Présenté à son arrivée comme un numéro 10 à l'ancienne, Javier Pastore a été baladé, depuis lors, aux postes de second attaquant (avec Antoine Kombouaré), de milieu gauche (sous les ordres de Carlo Ancelotti), de milieu relayeur ou d'ailier (dans le 4-3-3 de Laurent Blanc). Aucun de ces rôles ne semble lui correspondre parfaitement. L'Argentin n'est ni assez rapide pour occuper un couloir, ni assez costaud pour assumer l'organisation du jeu. Il faut dire que la présence de l'omnipotent Zlatan Ibrahimovic, coutumier des décrochages, ne lui facilite pas la tâche.

--> L'idée : utiliser plus fréquemment le 4-4-2. D'abord parce que cela reste dans ce système, au poste de milieu gauche, qu'El Flaco s'est montré le plus régulier en fin de saison dernière, inscrivant par exemple un but au Nou Camp face au FC Barcelone en quart de finale retour de la Ligue des Champions qui aurait à lui seule remboursé les 42 millions d'euros du transfert de l'Argentin s'il n'avait été suivi de l'égalisation catalane. Ensuite, parce qu'il serait toujours possible de positionner le milieu de terrain en losange, de sorte à conserver le trio Matuidi, Verratti-Motta si précieux pour le club de la capitale, tout en recentrant Edinson Cavani, lequel retrouverait ainsi son meilleur poste.

Problème numéro 2 : Pastore est trop lent

Une forme d'indulgence voudrait que le problème de Javier Pastore ne se situe qu'au niveau mental. C'est vrai, du moins en partie, et nous y reviendrons plus tard. Mais le mental a bon dos : ce n'est pas lui qui explique ces contrôles trop longs ou ces passes dans le dos des latéraux. L'ancien joueur de Palerme fait preuve de lenteur, non seulement dans ses courses, mais aussi dans sa prise de décision. Il n'est pas rare de le voir remonter un ballon et, dans la précipitation et face aux solutions de contre-attaques qui s'offrent à lui, opter pour la mauvaise ou y aller seul. En fait, dès que Pastore doit faire un choix, il hésite. C'est encore plus vrai lorsqu'il est soumis au pressing adverse. Sans un minimum d'espace et de temps pour mettre ses idées en place, le numéro 27 panique et perd la balle.

--> L'idée : faire jouer Pastore dans la même position que Thiago Motta, c'est-à-dire en meneur de jeu reculé. À la manière d'un quaterback, il bénéficierait ainsi d'une "poche" de protection formée par les deux milieux récupérateurs devant lui, ferait face à l'ensemble du jeu et pourrait à loisir distiller le ballon d'un côté à l'autre ou dans la profondeur, comme il le fait parfois si bien. Seul problème, son manque d'impact défensif pourrait se révéler pénalisant. Mais si Paris continue à dominer ses adversaires comme il le fait actuellement, cette lacune ne sera pas rédhibitoire.

Problème numéro 3 : Pastore n'a pas de mental

Parfois, avec ses grands yeux apeurés rappelant ceux de Bambi face au canon des chasseurs, Pastore nous ferait presque mal au cœur. C'est que le natif de Cordoba n'est pas le joueur le plus sûr de lui au monde. Le moindre geste raté semble en appeler un autre. Comment ne pas voir dans cette occasion ratée face à Lyon - décalé dans la surface, le milieu offensif avait pris le temps de contrôler avant de frapper, laissant à Bakary Koné le temps de se jeter pour le contrer - le symptôme d'un manque de confiance paralysant ? Les sifflets du Parc des Princes à son égard n'ont évidemment pas arrangé le moral du fragile Pastore, dont chaque ballon paraît, entre ses jambes, peser dix fois plus lourd que dans celles de ses partenaires.

--> L'idée "soft" : le titulariser ce soir contre Evian TG. Quoi de mieux qu'une cure d'Evian pour se ressourcer ? Jeu de mot mis à part, l'équipe entraînée par Pascal Dupraz est la victime préférée de l'ancien joueur de Palerme, qui a inscrit 3 buts lors de ses quatre matches face aux Savoyards depuis son arrivée dans l'Hexagone. Avec un peu de chance, en démarrant la rencontre de ce soir, Pastore arriverait à nouveau à se montrer décisif. Et ainsi à se redonner confiance.

--> L'idée radicale : le prêter six mois en Italie. Sous contrat jusqu'en juin 2016, le meneur albiceleste a encore le temps de progresser sous le maillot du PSG. Et lui ne semble pas décidé à s'en aller. Mais l'Italie, elle, garde les yeux de Chimène pour celui qu'elle avait classé dans la catégorie des Fuoriclasse après son passage à Palerme. L'AC Milan et l'AS Rome aimeraient recruter le joueur mais ne disposent pas des liquidités nécessaires. Pourquoi ne pas leur laisser le joueur six mois, le temps pour ce dernier de se reconstruire footballistiquement dans un championnat qui lui plaît, et de revenir à Paris revigoré au départ de la saison prochaine ?

JD

Pour résumer

Décevant depuis le début de la saison, le meneur de jeu parisien Javier Pastore sera considéré comme un bide si personne n'agit. Vite, des solutions !

nicolas.breton
Rédacteur
nicolas.breton

La quotidienne

Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.