Comme nous vous l’avons relayé il y a quelques minutes, les présidents de clubs du championnat de France de Ligue 1 et de Ligue 2 menacent de se mettre en grève pour protester contre la ‘taxe hollande à 75%’ . A l'issue de la victoire 6-0 des féminines de l’OL face à Twente en lice Ligue des Champions, Jean-Michel Aulas a confirmé qu’une action pourrait àªtre menée. Et très rapidement.
But Football Club : Confirmez-vous que les clubs professionnels du championnat de France envisagent de se mettre en grève ?Jean-Michel AULAS : Je n'étais pas au comité exécutif hier après-midi à l'UCPF. Hier soir j'ai rencontré Jean-Pierre Louvel (le président du Havre) au Stade de France qui m'a confirmé cette décision qui est d'exprimer une position très tranchée. Il a évoqué cette éventualité avec la ministre des sports Valérie Fourneyron présente au match de l'équipe de France. J'espère qu'on en aura pas à venir à cette extrémité. Je crois qu'il faut discuter. Maintenant, si on n'arrive pas à discuter, il faut savoir ce qu'on veut et la tendance va vers une grève. Ma préférence, elle, va vers des positions censées et négociées.
Quand pourrait intervenir cette action ?Je ne suis pas habilité à vous répondre. Mais c'est dans un timing très proche, dans les tous prochains jours.
Est-ce votre première grève en tant que gréviste ?(rires) Dans un passé plus lointain j’ai déjà participé à des mouvements sociaux. On est dans une réflexion où certains clubs estiment que c'est à§a ou mourir. J'ai entendu Michel Seydoux dire qu'il était pràªt à déposer le bilan si la taxe était maintenue. Ce n'est pas un jeu, il faut bien comprendre que c'est un acte de survie dans un contexte où l'on a eu beaucoup de déception par le passé notamment avec la perte du DIC (droit à l’image collective). Là on parle d'un impôt qui tue l'impôt. Si employeur ne peut pas payer cette taxe, il n’y a pas d'alternative. Je préfère voir à§a comme un cri d'alarme plutôt qu'une menace.
Etes-vous conscient que cet acte et ces déclarations peuvent vous rendre impopulaire auprès des masses ?Comme je l’ai dit, c'est un cri d'alarme. Il faut voir à§a comme une volonté de ne pas sombrer. Je rappelle que cette taxe a déjà été sanctionnée une fois par le Conseil constitutionnel. Quelques fois, il faut mieux àªtre impopulaire en disant les choses que de se retrouver dans une situation désespérée.
Propos recueillis par Alexandre CORBOZ, à Lyon.