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OL – L’oeil de Denis Balbir : « Ce Mercato lyonnais vire au fiasco ! »

Chaque lundi, Denis Balbir décrypte l’actualité de Ligue 1. Retour sur les derniers jours agités du Mercato de l’OL.

« Il y a deux semaines, Jean-Michel Aulas prenait la parole au sujet du Mercato en promettant un « move significatif ». Effectivement, il y a du mouvement … Mais c'est davantage dans le sens des départs (Toko Ekambi, Faivre, Gusto). A un jour de la fin, on a l'impression que le Mercato de janvier vire au fiasco à l'OL ! Il y a encore dix jours, on pouvait accorder le bénéfice du doute à Lyon en se disant qu'il restait du temps pour régler les choses. Là, nous sommes à 24 heures de la fin du marché et on ne parle plus d'avancées significatives. On ne parle plus que de reculs significatifs … et à tous les niveaux ! Sur ce Mercato, on a eu une confirmation : Lyon n'attire plus. L'autre confirmation, c'est que l'OL s'est beaucoup trompé sur ses derniers Mercatos quand on voit la liste des partants et le prix que certains ont coûté.

« Il y a des besoins à sectoriser. Peut-être aussi un organigramme à repenser »

En parallèle, on a le droit à des discours irréels du président Aulas. C'est bien joli de mettre en avant ses collaborateurs mais mieux vaut le faire quand le bilan est un peu meilleur. Y compris concernant l'entraîneur où on en dit du bien alors que Laurent Blanc ne parvient pas à insuffler une nouvelle dynamique positive à Lyon. Où est passé l'ADN lyonnais ? Où est passé ce sérieux qui lui permettait de ressortir la tête haute des périodes de crise ? Plus que jamais l'OL est dans une année de transition. Seule la Coupe de France peut aujourd'hui sauver la saison des Gones. Aujourd'hui, le chantier est colossal et il ne concerne pas seulement le terrain.

Pour moi, l'OL doit se mettre à penser à la saison prochaine. Il faut voir dès à présent ce qui peut être mis en place pour ne pas être ridicule trois années de suite. Il y a des besoins à sectoriser. Peut-être aussi un organigramme à repenser, en mettant les gens à leur vraie place. Il faut retrouver le liant du temps où Gérard Houllier était encore là, l'homme qui – à l'image de Bernard Lacombe – savait alterner les petites piques et les conseils aux joueurs… Il manque tout ce qui faisait la force de Lyon. L'édifice s'est fissuré. Il manque les bonnes personnes pour cimenter tout ça. On a essayé les gens de l'extérieur comme Peter Bosz puis Laurent Blanc, les anciens comme Juninho… Rien n'a fonctionné. Là où c'est dangereux, c'est que même les cadres du vestiaire donnent l'impression de ne plus croire à ce projet. La culture de la gagne est progressivement en train de disparaître.

« Le départ de Malo Gusto ? Tout un symbole ! »

La vente de Malo Gusto est aussi très symbolique : il montre que l'OL n'est plus en mesure de faire grandir chez lui ses propres jeunes. C'est d'autant plus inquiétant que Lyon manque d'idées quand il s'agit de bien remplacer les (rares) éléments satisfaisants de l'effectif. Plus on avance dans le temps et plus les jeunes partent tôt de Lyon. Même eux et leurs agents viennent à penser que l'OL n'a plus les épaules pour assurer leur progression en leur offrant une exposition européenne garantie.

Vendre Gusto à Chelsea, certes cela va amener 30 M€ hors bonus dans les caisses. Au club, on a l'air de s'en contenter. Personnellement, quand je vois les prix du marché, j'ai du mal. J'estime que c'est encore sous-évalué par rapport à la rareté du profil, à son expérience et à son âge… Le départ de Malo Gusto met en avant le fait que la direction lyonnaise commence à se satisfaire de « peu de choses ». »

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