Tout part d’une question faussement naïve que nous avons posé à John Textor mercredi lors de sa conférence de presse de rentré mercredi : l’OL pourra-t-il récupérer son défenseur Adryelson, prêté jusqu’en janvier à Botafogo, et faire venir le champion du Monde Thiago Almada au prochain Mercato ? Loin d’être idiot, dans la masterclass de langue de bois qu’il nous a offert, John Textor a compris d’emblée où nous voulions en venir : le problème des extracommunautaires à Lyon.
Pas de soucis pour accueillir Almada quoi qu’il arrive
La règlementation française en autorise aujourd’hui quatre. L’OL en a déjà trois (Abner Vinicius, Tanner Tessmann, Ainsley Maitland-Niles). Et, en plus d’Adryelson, qui lui appartient toujours, il doit potentiellement récupérer Jeffinho voire Luiz Henrique dès janvier. Ce dont nous n’avions pas lu dans l’équation au moment de nous lancer, c’est que ça ne jouera pas contre Almada, qui dispose visiblement – comme Lucas Perri et Nicolas Tagliafico – du passeport « italo-sudaméricain » et n’est donc pas extracommunautaire.
Il n’empêche que le souci des extracommunautaires est vu comme un frein sérieux au projet club qu’il entend mener. John Textor s’est lancé dans un nouveau combat à la LFP : faire sauter ce verrou protectionniste. Le Floridien en a touché deux mots au président de la Ligue Vincent Labrune dans l’espoir d’avancer et de développer le business. Reste que son OL a joué les opposants sur tous les dossiers ou presque cet été (droits TV, élection) et qu’il n’a plus aucune présence ni participation dans les instances. Pas simple pour affranchir une règle contrariante…
Adryelson en Europe … Mais ailleurs qu’à l’OL ?
En attendant un hypothétique coup de pouce des instances, Lyon se retrouve à devoir jongler avec ces profils bloquants ou chercher au cas par cas des solutions. Quand il a parlé d’un retour d’Adryelson en janvier, Textor a dit « en Europe » et pas forcément à Lyon. Ce qui peut vouloir dire à Molenbeek, dans l’un des clubs dirigés par ses amis (Nottingham Forest, Olympiakos, Crystal Palace, Bétis, etc.) … voir à Everton s’il a racheté les Toffees d’ici là. Pour Jeffinho, qui a été fauché en plein vol par une blessure dans son plan de relance à Botafogo, il n’est pas exclu qu’il joue les prolongations dans son club actuel. Il resterait alors toujours une place. Soit pour Luiz Henrique s’il fallait faire venir un ailier droit pour remplacer Ernest Nuamah… Soit pour un autre profil.
A moins d’imaginer des ajustements hivernaux complexes sur l’un des trois joueurs actuellement présents au club. Si cela venait à être le cas, cela ne pourrait réellement concerner qu’Abner Vinicius (qui n’a pas pleinement convaincu en doublure de Nicolas Tagliafico) ou Ainsley Maitland-Niles (que Pierre Sage apprécie et utilise régulièrement depuis sa nomination). Même s’il venait à mettre du temps à faire son trou, Tanner Tessmann ne rentre, lui, pas dans le même calcul ni la même logique.
Tessmann, seul intouchable chez les extracom’ lyonnais
Dès l’été dernier, le boss du Eagle Football avait cherché sa tête d’affiche américaine pour amener le « soccer » à l’OL et draguer des investisseurs US au moment de son entrée souhaitée à la bourse de New York. Christian Pulisic, star de la sélection passée par Chelsea, était le candidat idéal au moment de son départ de Chelsea en 2023… Mais il a choisi le Milan AC à une époque où l’OL avait des soucis devant la DNCG. En août, Lyon est donc redescendu d’une case pour « fabriquer sa star américaine »… en misant sur Tessmann, joueur du modeste club de Venise en Série A italienne mais surtout capitaine de la Team US olympique qui a brillé lors des Jeux de Paris 2024. Un calcul d’abord marketing avant d’être sportif mais qui coûte d’emblée une place d’extracommunautaire à Lyon.