L’OM accuse le coup après ses défaites contre le PSG et Auxerre. Porté aux nues à son arrivée, Roberto De Zerbi fait moins l’unanimité aujourd’hui. Ne l’aurait-on pas vu un peu trop beau ? C’est notre débat de ce samedi. Alexandre Corboz et Laurent Hess donnent leur avis.
PEUT-ETRE… ET LE MERCATO AUSSI
« C’est sûr qu’après les défaites contre Paris et Auxerre, il y a de quoi déchanter à l’OM. Mais je n’avais pas trop compris en tout début de saison que Marseille soit ensensé à ce point, certains voyant même l’OM rivaliser avec le PSG dans la course au titre. Comme l’an dernier, je trouve que le Mercato a été moyen, voire assez incohérent. On sous estime je pense le départ d’Aubameyang, après celui d’Alexis Sanchez l’an dernier. Longoria a réussi deux trois jolis coups avec Greenwood, Hojbjerg et Rabiot, mais quand on regarde l’équipe, l’effectif, comment imaginer que l’OM puisse finir champion ?
Derrière, c’est bien trop léger. A droite, Clauss n’a pas été remplacé. Et dans l’axe, Marseille s’est tiré une balle dans le pied, à mon sens, en écartant Mbemba, qui me semble plus costaud que Brassier, Cornelius ou Kondogbia. Devant aussi, c’est moyen, avec Wahi qui ne s’impose pas. Bref je trouve que De Zerbi fait avec ce qu’il a, et que le classement de l’équipe parle plutôt pour lui. Par contre, sa compo contre Auxerre, avec quatre offensifs, n’était pas très inspirée. Pas assez équilibrée. Ce qu’il a payé. Sur ce coup là, n’aurait-il pas vu son OM un peu trop beau, et sous estimé l’AJA ? »
Laurent Hess
POUR MOI, C’EST ASSEZ CLAIR
« On nous a vendu Roberto De Zerbi comme un génie du football. Un coach que tout le monde voulait. Mais sur la base de quoi au juste ? Uniquement parce que le technicien italien avait été adoubé par Pep Guardiola. Mais son CV était loin d’être celui d’un cador : a explosé à Sassuolo, dans un club sans pression, est allé au Shakthar Donetsk sur une saison avant de filer à Brighton, où il a fait de belles choses (certes) mais là aussi avec aucune pression. Il manquait à « RDZ » une référence dans un grand club pour asseoir son parcours… et l’OM devait être celui-ci.
Depuis son arrivée, on a les oreilles qui sifflent avec le « De Zerbi ball » – cette idée de jeu prétendument révolutionnaire que quelques pseudos spécialistes sur X nous vantent en chimère – mais est-ce que quelqu’un l’a vu en Ligue 1 ? Franchement ? Je ne dis pas que Roberto De Zerbi est un mauvais entraîneur. Au contraire. Mais de là à en faire le Mozart des entraîneurs, il ne faut pas exagérer…
Oui, il a des circonstances atténuantes. Il est dans une phase de construction de l’effectif en partant quasiment d’une feuille blanche. Mais en attendant, l’OM de De Zerbi, c’est aussi et surtout une équipe de transition rapide, forte en déplacement car sans pression de faire le jeu, faible chez elle quand elle doit imposer sa patte. Le 5-1 à Brest (dans un match qui bascule après le penalty arrêté par Rulli) ou le miracle de Lyon à 10 contre 11 ne doit pas éluder la réalité de l’analyse : Marseille ne maîtrise pas ses matchs. La patte « RDZ » n’est pas lisible. Quant à son discours ? Je n’ai jamais entendu, de sa bouche, la finesse tactique et les grands principes d’un Bielsa. La plupart du temps, l’Italien parle de « courage » comme d’un leitmotiv. Ce qui est assez cocasse car c’est typiquement ce genre de discours 0% Football 100% Meneur d’homme que l’on descend en flammes lorsqu’il est prodigué par un coach français… »
Alexandre Corboz
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