En suivant le troupeau lors du vote pour les droits TV de la Ligue 1, le président de l'OM, Pablo Longoria, a laissé passer une belle occasion de s'affirmer et de lutter contre la médiocrité ambiante...
Dimanche, les présidents de L1 ont décidé dans une large majorité (13 voix pour, 5 contre) d’accorder les droits du championnat de France à un attelage DAZN-beIN. Beaucoup étaient pourtant favorables à l’idée d’une création 100% Ligue 1, diffusée par Warner. Mais le fait que l’argent n’arrive qu’en décembre, au mieux, et surtout que Nasser al-Khelaïfi, véritable patron du football français, y soit opposé a largement pesé dans la balance. Cela donne à l’arrivée un deal qui ne convainc personne, qui lèse les supporters, contraints de débourser près de 50€ par mois pour voir les matches, et duquel Pablo Longoria aurait pu sortir gagnant. Et ce pour plusieurs raisons.
Cela fait des années que le Qatari a fait main basse sur le football français, grâce à l’argent de l’émir. Daniel Riolo dit de lui qu’il est nul et c’est la vérité. Son seul talent est d’être l’ami d’un homme richissime. Al-Khelaïfi, c’est des dizaines de casseroles aux fesses, la promotion d’un football sans saveur, sans émotion, joué d’avance et, surtout, une priorité donnée à son pays en toutes circonstances. On l’a vu dans ce feuilleton des droits TV, où il a fait passer beIN avant les intérêts du PSG. En s’opposant à lui, Pablo Longoria aurait gagné l’estime des supporters marseillais. Il aurait aussi rappelé que Marseille et l’OM, historiquement, ne suivent pas les instructions de la capitale. Lens et Lyon étaient dans son camp. Soit un club populaire et un autre à gros budget. En s’unissant, les trois auraient pu constituer un vrai contrepouvoir au Qatar. Et même s’il craignait pour les finances de l’OM, Longoria aurait pu, par simple calcul, dire qu’il était contre la solution DAZN-beIN tout en sachant que la majorité allait voter pour…
Lorsqu’il a été intronisé président de l’OM, en 2021, Pablo Longoria s’était attiré les foudres de bon nombre de dirigeants et entraîneurs en critiquant le football français. Trois ans plus tard, il avait l’occasion de mettre un coup de pied dans la fourmilière, de déclencher une révolution qui aurait pu mettre un terme à ce copinage infâme qui tire la Ligue 1 vers le bas. Mais il n’a pas osé. Soit par faiblesse, soit par intérêt ou, pire du pire, soit parce qu’il a fini par être contaminé par la médiocrité ambiante en Ligue 1. Plutôt que de pointer du doigt le piratage des matches (qui est, c’est vrai, un problème), il pourrait aussi cibler l’amateurisme de tant de dirigeants, qui loupent un conseil d’administration décisif pour un anniversaire (Nicollin) ou une finale d’Euro (al-Khelaïfi). Et qui, pour la plupart, ont élu le guignolesque Vincent Labrune à la tête de la LFP avant de lui faire confiance les yeux fermés.
Autre critique formulée par l’Espagnol à son arrivée au pouvoir à l’OM : le fait que le club ne soit pas suffisamment respecté par les instances. Pense-t-il que cet état de fait va changer s’il continue à suivre le troupeau sans rien dire ? L’OM, c’est la meilleure affluence de Ligue 1 et les meilleures audiences à la télévision avec Paris. Si son président décide un jour de dire non à une proposition pour les droits TV, tout le monde a intérêt à écouter. Car si l’OM décide à vendre de son côté les droits de ses matches (on sait, ce n’est pas autorisé par le règlement), il sera mieux payé qu’au moins 16 autres clubs. Pablo Longoria est à la tête de l’équivalent du Barça ou du Real en France mais il donne l’impression de ne pas en avoir toujours conscience et de faire comme s’il commandait Valence. Le conseil d’administration de dimanche était une belle occasion de frapper un grand coup. Dommage qu’il l’ait laissée passer. Et espérons qu’il saura saisir la prochaine opportunité !
Le président de l'OM, Pablo Longoria, a voté en faveur de l'attribution des droits TV de la Ligue 1 à DAZN et beIN. Ce n'était pourtant pas dans son intérêt ou dans celui de son club, car cela fait le jeu du pouvoir en place, entre les mains de Nasser al-Khelaïfi.
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