Même si les négociations n'étaient pas si avancées concernant l'arrivée de Youcef Atal, l'OM y a mis un terme devant le tollé suscité par un éventuel retour du latéral algérien. Nos journalistes Laurent Hess et Raphaël Nouet débattent du fait que Pablo Longoria a reculé devant la pression populaire.
"Benoît Payan, le maire de Marseille, ne veut pas voir Youcef Atal signer à l'OM compte-tenu de sa position sur le conflit israélo-palestinien. Avec le contexte international et national, on peut comprendre ce coup de pression à Pablo Longoria, cette réticence de l'élu phocéen à voir débarquer l'Algérien. Son message est clair : pas besoin de mettre encore de l'huile sur le feu. Certes il ne faut pas confondre foot et politique, mais Atal avait été particulièrement maladroit et sa venue aurait pu diviser.
L'OM a besoin de calme
Dans le contexte de l'OM, aussi, je pense qu'il était préférable de faire l'impasse. Le club sort d'une saison terriblement agitée et éprouvante. Il a besoin de calme. Et sportivement, je ne sais pas si Atal aurait pu être un si bon coup que ça. Je n'en suis pas sûr. On parle d'un joueur qui est libre et qui a de grosses qualités de contre-attaquant, largement démontrées à Nice. OK. Mais ces dernières saisons, à 28 ans, l'international algérien a très souvent fréquenté l'infirmerie. Et beaucoup plus fait parler de lui pour ses prises de position polémiques que pour ses performances..."
Laurent HESS
Je commence à en avoir marre que la moralité ne s'applique qu'au football et aux footballeurs. Etant le sport numéro un de la planète, il devrait montrer une image proprette en toutes circonstances et ses athlètes devraient faire preuve d'une neutralité inattaquable. Pourquoi pas ? Mais alors, pourquoi ne pas appliquer cela aux autres métiers, notamment aux politiques qui se sont empressés de critiquer l'arrivée de Youcef Atal à l'OM ? Les ministres, les maires et autres édiles traînent tous des casseroles de toutes sortes. Mais avec eux, une fois la condamnation prononcée, il faut passer à autre chose, tout oublier. Pourquoi ne pourrait-on pas faire de même avec Atal ?
OK, le latéral droit algérien a dérapé sur les réseaux sociaux. Il a juré qu'il n'avait pas écouté les propos du prédicateur sur le peuple juif avant de les relayer. Cela reste condamnable. Il l'a été, et plutôt sévèrement puisqu'il a dû payer une grosse amende, a écopé de huit mois de prison avec sursis pour provocation à la haine raciale et a vu l'OGC Nice casser son contrat. C'est pas mal, non ? Dans une société où l'on réclame souvent des secondes chances, pourquoi ne pas lui en laisser une ?
Et du coup, si lui n'y a pas le droit, doit-on en laisser à tous ceux qui ont boycotté d'une façon ou d'une autre la journée contre l'homophobie, sachant que seul Mohamed Camara (AS Monaco) a été sanctionné ? Ou tous ceux qui ne manqueront pas de faire part de leur réprobation si le Rassemblement National arrive au pouvoir dimanche soir ? Encore une fois : la moralité, c'est bien, mais à condition qu'elle s'applique à tous et en toutes circonstances...
Raphaël Nouet
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Le président de l'OM, Pablo Longoria, a-t-il bien fait de mettre un terme aux négociations concernant l'arrivée de Youcef Atal suite au tollé médiatique que cela a occasionné ? Nos journalistes, Laurent Hess et Raphaël Nouet, en débattent.
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