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PSG : Luis Enrique vs la presse, le débat est lancé !

A la veille de PSG – Stade Rennais, Luis Enrique s’est exprimé sur l’exercice médiatique. Un volet du travail d’entraà®neur qui le fatigue. A-t-il eu raison de mettre un coup de pied dans la fourmilière ?

« Si tu me dis que je signe un papier pour ne plus parler à la presse, et que tu m’enlèves 25% de mon salaire, voire même 50, je le signe. Mais je pense que c’est impossible, car les contrats signés obligent l’entraîneur à parler. Je passe de bons moments, mais si je pouvais l’éviter, je le ferais, surtout lors de conférences d’avant-match, car je n’ai plus l’énergie pour supporter certaines choses. »

Luis Enrique en conférence de presse

Par ces mots, à la veille de PSG – Stade Rennais, Luis Enrique, le coach francilien, a une nouvelle fois fait part de tout « l’amour » qu’il portait aux médias. Néanmoins, cette sortie soulève pas mal de problématiques : que ce soit autour de la contrainte de ces conférences de presse imposées qui nous livre souvent un discours empreint de langue de bois, de l’attitude parfois déplacé du coach francilien quand il est interrogé ou de la pertinence de certaines questions qu’il ne supporte plus. Deux journalistes de But ! : Alexandre Corboz et Raphaël Nouet dissertent de cette sortie du technicien espagnol.

« Est-ce que je le comprends ? Oui et non »

« Est-ce que je comprends Luis Enrique quand il dit ne plus vouloir se prêter à l’exercice médiatique ? Oui et non. Oui car, ne nous mentons pas, un technicien seul face au pupitre signe pour un tour au « bal des faux culs ». Je comprends qu’un coach ne veuille pas rentrer dans les questions polémiques qui peuvent parfois compliquer son management en fonction de ses réponses. Je comprends aussi que devoir se répéter d’une semaine à l’autre, dire la même chose constamment, puisse lasser mais le grand public a aussi le droit d’avoir quelques clés de lecture, d’avoir des nouvelles des joueurs blessés ou en méforme.

Ne jamais en donner ou répondre des poncifs crée aussi le sentiment chez les amoureux du foot – de qui Luis Enrique est au service (quoi qu’il dise) – qu’ils sont pris pour des imbéciles. La presse est souvent le reflet d’un public qui, bien évidemment, n’a ni ses compétences ni sa grille de lecture tactique, mais qu’il faut aussi respecter.

Luis Enrique a en réalité le choix

Qu’il soit prêt à renoncer à 50% de son salaire pour s’éviter les conférences de presse ? Mais qu’il le fasse ! Mais qu’il assume aussi les conséquences d’une plus grande fermeture au monde ! En ne se présentant pas, Luis Enrique poussera le PSG à payer une amende à la Ligue et à l’UEFA qui, on l’imagine, pourrait faire l’objet de maigre retenue sur salaire mais au niveau de l’image, cela renverrait celle d’un technicien trop arrogant et imbu de sa personne pour parler football avec la plèbe. Et ne pas occuper l’espace médiatique pose aussi le danger pour le club que d’autres le fassent pour eux avec une multiplication d’avis extérieurs, de talk-show plus ou moins bienveillants.

La nature et les feuilles des journaux ont horreur du vide. Et aucun club ne veut en vérité se mettre en totale autarcie en confiant sa communication au monde extérieur… Même Marcelo Bielsa ou Pep Guardiola, qui refusent aujourd’hui tous entretiens individuels, gardent ce respect pour la communication au plus grand nombre. Alors oui, ce n’est pas le meilleur volet du boulot mais ça en fait partie. Cela en a toujours fait partie…Et il existe bien des solutions pour faire différemment que l’actuel système qui pousse les journalistes à avoir deux à quatre fois par semaine le coach face eux. Certains envoient leurs adjoints de temps en temps. On l’a déjà vu. A Paris, contrairement à ailleurs, on n’envoie même pas les joueurs. Le coach est donc la « seule figure d’attachement », la seule personne que l’on a la certitude d’entendre. Le problème vient peut-être de là…»

Alexandre CORBOZ

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