Alors voilà , tout a commencé ainsi :
Des accords dissonants, une stridence malvenue, quelques sifflets descendus du Parc lors de France-Australie à l’adresse du Marseillais Mathieu Valbuena. Il faut croire que les amateurs de football ont l’oreille sensible puisque depuis, on ne parle que de cela.
L’affaire de la banderole, acte II
Soit les supporters du PSG ont la maladresse de faire les marioles à des heures de grande écoute, soit il est plus simple de s’en prendre à eux, pour l’exemple. Comment oublier les réactions outrées qui avaient suivi en 2008 le déploiement de la fameuse banderole des Ch’tis au Stade de France, alors màªme que des dizaines de messages semblables fleurissent chaque week-end dans les tribunes de l’Hexagone ?
Soyons clair, il ne s’agit pas d’excuser l’attitude du Parc. Mais de rappeler que cette bàªtise-là ne date pas d’hier, pas plus d’ailleurs qu’elle n’appartient aux seuls supporters parisiens. Les sifflets de vendredi n’étaient du reste pas plus absurdes que ceux qui visaient un Christian Karembeu ou un Mickaël Landreau au Stade de France il y a quelques années, alimentés par deux-trois vannes des Guignols répétées au bureau. Tout le monde conspuait ces deux joueurs, plus personne ne savait pourquoi. Là , au moins, on sait…
Soit on condamne tout, soit on s’en fout
Au fond, ce que cette polémique a d’incongru, c’est qu’elle masque, en màªme temps qu’elle voudrait les dénoncer, les comportements animaux dont chaque rencontre de football est le théâtre hebdomadaire.
Que le QI d’une foule soit inférieur à l’addition de celui de ses membres, on n’a pas attendu Valbuena pour le découvrir. Par bonne conscience ou parce que c’était sur TF1, on pousse cette fois des cris d’orfraie. Mais qui s’offusque encore des insultes, des doigts d’honneur, des stades entiers hurlant chaque samedi ‘arbitre enc…‘ ou ‘Thauvin fils de p…‘ , de cette haine de l’homme en noir et du joueur en rouge que l’habitude nous fait aujourd’hui appeler ‘folklore‘ ? Soit on condamne tout, soit on y est indifférent. Mais il est trop facile de s’en émouvoir une fois tous les quatre ans.
Certains, parmi ceux que la bronca du Parc scandalise, se rendront au stade samedi prochain et en feront autant à l’adresse d’un joueur adverse, niqueront sa maman et jureront la bave aux lèvres contre le supporter d’en face.
Ouf, tout sera redevenu normal sur la planète football.
JD