L'Emir Al-Thani, propriétaire du PSG
L'Emir Al-Thani, propriétaire du PSGCredit Photo - Icon Sport
par Alexandre Corboz
INVESTISSEUR MINORITAIRE

PSG : le deal QSI – Arctos Partners en questions

Après plus de dix ans d’un actionnariat unique au PSG, Qatar Sports Investments (QSI) a ouvert la porte aux américains d’Arctos Partners début décembre. Pour un chèque de 531 M€, le fonds américain s’est payé 12,5% du club. « But ! Football Club » se pose les bonnes questions autour de ce deal.

Que vient faire Arctos Partners à Paris ?

Inconnu du grand public, ce fonds d’investissement est pourtant très présent dans le sport. Notamment aux Etats-Unis avec plusieurs franchises de NBA, de NHL et de MLB mais aussi dans la Formule 1 et dans le football (MLS, minoritaire à Liverpool). Arctos se présente lui-même comme un « investisseur à long terme », peu désireux de prendre le contrôle des clubs. Son objectif est surtout de développer l’écosystème des entreprises de sport dans lequel il investit dans un but de rentabilité sur le long terme. Son intérêt est de poursuivre la valorisation de la marque PSG sur la scène internationale et plus spécifiquement sur le marché américain.

Arctos est à Paris dans un but de conseils - , notamment au niveau de la data et de l’immobilier (ses deux spécialités) - pour un club qui a vu sa valeur exploser de 70M€ en 2011 à 4,25 milliards aujourd’hui.

La fiche du PSG sur But! Football Club

Où va l’argent investi par Arctos ?

531 M€ d’un coup. Cela fait une sacrée somme. Néanmoins cet argent n’ira pas directement au PSG car Arctos rachète les parts à QSI, qui était propriétaire à 99% du club. C’est donc au fond souverain de décider de ce qu’il fera de cet argent : soit se rembourser en partie de son investissement parisien pour réinvestir sur d’autres projets, soit en réinjectant l’argent dans les caisses du club via une augmentation de capital permettant de passer plus sereinement le cap du fair-play financier.

Vu les spécificités d’Arctos, on peut aussi se dire que cette arrivée financera en partie certains projets immobiliers comme les extensions prévues du centre d’entraînement de Poissy ou la tentative d’acquisition (Parc des Princes, Stade de France ?)/construction d’un stade pour le PSG. Un scénario non confirmé officiellement mais qui n’est pas à négliger.

Un premier pas vers le désengagement du Qatar ?

Les anti-PSG s’en sont donnés à cœur joie. Pour eux, l’arrivée d’Arctos est un premier pas du Qatar en vue d’un désengagement après que la Coupe du Monde 2022 soit passée… Sauf que le choix même de cet actionnaire majoritaire prouve que l’Emir Al-Thani entend garder la main sur son jouet. Un jouet qui a amené un éclairage mondial sur son tout petit pays et qui fait office de vitrine du savoir-faire qatari au niveau du business.

Pour les économistes, il y a derrière cette ouverture du capital du PSG une volonté de « diversification financière » et de « visibilité » à l’approche de la Coupe du Monde 2026 où le but est de conquérir le marché américain. S’il est la septième marque de foot la mieux valorisée du monde, le PSG cherche de nouveaux moyens pour grappiller des places au classement et c’est en ce sens que le lien avec Arctos s’est fait. Du côté de Manchester City, le Cheikh Mansour avait fait la même chose en 2019 en faisant rentrer le fonds d’investissement Silver Lake à hauteur de 10%. On se rend compte que les Emirats sont toujours à Manchester avec une marque qui a été renforcé et des résultats qui se sont encore améliorés depuis. Pas d’inquiétudes donc.

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Pour résumer

Après plus de dix ans d’un actionnariat unique au PSG, QSI s'est associé à Arctos Partners début décembre contre un chèque de 531 M€ versé par le fonds américain pour récupérer 12,5% du capital. Ce qu'il faut comprendre de ce deal et ses subtilités. Un peu d'économie pour digérer la bûche...

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