"On ne mesure pas notre chance"
Je ne suis pas aveuglément pro-Deschamps et je suis le premier à reconnaître qu'on s'est profondément ennuyés pendant cet Euro avec les Bleus. Mais de là à vouloir le destituer, c'est oublier qu'il a dû composer avec ses deux leaders offensifs (Mbappé et Griezmann) à l'ouest et plusieurs piliers sur les rotules. Et malgré tout, il a réussi à aller jusqu'en demi-finales. Beaucoup parlent de sa fameuse "chatte", moi je vois un savoir-faire inégalable en France. D'ailleurs, ce débat avec les Bleus me rappelle celui qui s'était ouvert à l'OM en 2012. Deschamps venait de ramener les premiers titres à Marseille depuis 17 ans mais certains se plaignaient du niveau de jeu. Ils ont eu sa peau mais plus aucun titre depuis !
Je fais partie d'une génération qui a connu une équipe de France incapable de se qualifier pour un grand tournoi ou qui y allait sans autre ambition que de participer. A l'époque, nous étions les champions du monde des matches amicaux, les romantiques qui préféraient perdre avec la manière que gagner sans. Depuis, on a connu la folie de 1998, de 2000, de 2018… Pourquoi vouloir tout chambouler au risque de ne plus jamais tutoyer les sommets ? Oui, Zinédine Zidane a aussi gagné avec le Real Madrid mais on a la preuve que le Real gagne sans Zidane. L'inverse est-il vrai ? Personnellement, je n'ai pas envie de tenter l'expérience. Je préfère m'infuser des purges à répétition si j'ai la certitude d'atteindre au moins le dernier carré. Comme trop souvent, les Français critiquent facilement et finiront par regretter Didier Deschamps une fois qu'il sera parti.
Raphaël Nouet