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RC Lens : les 10 commandements d'Antoine Kombouaré
En 10 points, Antoine Kombouaré a jeté les bases de la fin de saison où son unique objectif est de faire monter le RC Lens en Ligue 1.
Pour y parvenir, le Kanak n'acceptera aucune excuse ni faux-fuyant et il fera avec l'effectif dont il dispose, màªme s'il aurait espéré des renforts.
Ne pas se contenter de tutoyer le podium
L'exploit, ce sera en fin de la saison. Si, à la clé, il y a une montée, ce sera un exploit. Aujourd'hui, on fait notre travail, point. à‡a fait deux ans et demi que je suis là . Je connais les problèmes que nous avons et que nous continuons de rencontrer”¦ Et surtout, on ne se cherche pas d'excuse. On ne commence pas à rejeter la faute sur les autres. Notre boulot est de gagner des matches màªme si on sait que c'est compliqué. Les joueurs ont compris qu'il faut respecter ce club, les supporters et faire le boulot.
Assumer coûte que coûte l'objectif
Etre à la bagarre dans les cinq derniers matches. Que l'on fasse peur aux autres équipes, que l'on fasse comprendre aux adversaires que l'on est là . Il faudra que l'on soit présent dans le sprint final. Voilà tout ce qui importe”¦
Ne pas pleurnicher sur son sort
Je ne suis pas content, en colère màªme, que l'on n'ait pas pu recruter au mercato d'hiver. Mais une fois que je l'ai dit, à§a ne m'empàªche surtout pas d'aborder chaque rencontre avec la motivation maximale pour faire un gros match et le gagner. Mais c'est clair que je ne suis pas content de la situation dans laquelle on se trouve aujourd'hui. Je suis en train de revivre ce qu'on a vécu l'année dernière. Si mes souvenirs sont bons, on était 16es à la fin des matches allers. On était au-dessus (de la zone de relégation). Et le mercato était très important. Il aurait simplement fallu deux joueurs. Attention, je ne dis pas qu'on se serait sauvés. En revanche, à§a nous aurait beaucoup aidé. Et peut-àªtre que nous aurions eu une issue différente en fin de saison.
Faire avec un effectif restreint
à‡a peut provoquer deux faà§ons de réagir. Soit le joueur se dit : “C'est bien, il y a moins de concurrence, je suis plus sûr de jouer et je fais donc moins d'efforts”, soit il se dit : “On est moins nombreux donc on se serre encore plus les coudes”. Et c'est plutôt dans cette voie-là que je sens l'amélioration. Il y a eu des départs, beaucoup de blessures, on est amputé de trois joueurs offensifs. Ce n'est pas facile. Mais les joueurs font bloc.
S'appuyer sur le point fort de l'équipe
On ne prend pas beaucoup de buts. On est globalement solides. Il faut continuer dans ce sens-là . Il y a une grosse homogénéité, une cohésion. Il y a aussi une grosse solidarité. On l'a vu à Tours (ndlr : 1-0, 25e journée) où on s'est fait bousculer. On a màªme été en difficultés. Mais on a fait bloc. Et puis enfin, on y croit toujours. Si on regarde les résultats sur cette année 2016, on a souvent été menés au score. Mais souvent, on est revenu et on a màªme été capables de gagner. Donc c'est bien. On a du mental. Maintenant, la seule chose importante, c'est toujours le match qui suit, de toujours faire aussi bien voire mieux. Voilà ce qui nous attend pour les prochains matches.
Mettre le poste de gardien en libre concurrence
L'idéal, c'est d'avoir un vrai numéro 1 comme c'était le cas avec Alphonse Aréola il y a trois ans. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Joris Delle est absent sur blessure. Mais ce qui est bien, c'est que ceux qui viennent derrière font non seulement le boulot mais ils le font excellemment C'est plus compliqué pour moi, pour les choix. Ils sont très proches. Maintenant, ils ont compris que tout le monde doit se tenir pràªt, y compris les gardiens. Avec Jean-Claude Nadon, on fait bien comprendre aux gardiens qu'aujourd'hui, ils ont une chance terrible de jouer. Donc, lorsqu'on leur donne cette opportunité, ils doivent faire ce qu'il faut. C'est plus compliqué pour Joris Delle. Mais les deux autres doivent àªtre dans les starting-blocks avec le couteau entre les dents. En ce moment, c'est bien ce que fait Vachoux mais après, il faut tenir sur la durée, àªtre régulier et sobre.
Vivre avec l'épée de Damoclès au-dessus de la tàªte
On le sent toujours. J'aime mon boulot, vous le savez, surtout à partir du moment où je vois des joueurs arriver tous les matins avec la banane, l'envie de travailler, de progresser. Car quels que soient les problèmes qu'on rencontre, on est des nantis. Il y a des gens beaucoup plus malheureux que nous. Nous avons interdiction de nous plaindre. Màªme si c'est difficile, à§a reste le milieu du foot. C'est pour à§a qu'on se doit de prendre du temps et d'aller vers les gens. Certains font des centaines de kilomètres pour venir nous voir. Non seulement, je suis toujours surpris mais à§a me touche. Le RC Lens est le seul club où je prends le temps d'aller voir les supporters. Normalement, je ne le fais pas. Les gens me jugent sur mon travail, point. Mais ici, c'est particulier. Je pense que les gens qui aiment le club, je parle des vrais supporters, eh bien ils souffrent. Or ils sont toujours là , ils viennent nous supporter malgré les conditions.
Faire abstraction des incidents en tribunes
Sur le terrain, nous ne voyons pas à§a. On ne s'en occupe pas. Et il ne faut surtout pas que ce soit une excuse”¦ Quand on est dans son match, on ne doit pas ressentir ce qui se passe autour du stade. On est là pour jouer et surtout pour le gagner. Quand j'étais joueur, on apprenait ce qui s'était passé à la fin, dans le vestiaire ou dans le bus. Alors bien sûr, après coup, je ressens de la déception. Mais je fais bien la part des choses entre les supporters, ceux qui aiment le club et qui veulent supporter leur équipe – màªme s'ils montrent parfois leur mécontentement lorsqu'ils ne sont pas contents du résultat – et les voyous. Ceux qui viennent pour casser ou pour se bagarrer ne sont pas des supporters. Voilà , je suis très clair. Les supporters sont très importants, à la condition que chacun reste à sa place. Je suis content quand je vois revenir au stade les familles avec les enfants et les épouses et màªme les grands-parents ! Pour moi, c'est à§a l'image du foot. Un stade à§a ne doit surtout pas ressembler à la guerre civile !
S'accomoder de la mentalité des jeunes
On a beaucoup de jeunes dans le groupe. Ils sont màªme très jeunes. Ils ne se rendent pas compte qu'une carrière passe très vite. Aujourd'hui, il nous reste trois mois pour tout donner, se dépenser comme des malades. Et c'est quoi trois mois dans une vie ? Après, c'est sûr, à la fin de la saison, des gens partiront. Mais il faut qu'on ait le sentiment d'avoir bien fait le boulot, d'avoir tout donné quelle que soit l'issue de la saison. Et surtout que l'on n'ait pas de regrets. Je suis éducateur. Il y a des fois, je dois les fatiguer. Mais ce n'est pas grave”¦
Réfléchir et arràªter de s'excuser comme Serge Aurier
C'est difficile de répondre sur le cas Aurier car il faut vivre les situations. Et une fois qu'on les a vécues, on est en situation de bien analyser, bien discuter avec la personne concernée et ensuite prendre les bonnes décisions à tàªte reposée. Il n'y a pas une faà§on de faire, de sanctionner. Dans une entreprise, des décisions peuvent àªtre prises assez vite. Mais le foot est un métier à part. Il y a plein de facteurs qui entrent en ligne de compte, comme les médias, les supporters et bien sûr l'aspect financier. Après, nous sommes des salariés. Donc, on a des droits mais on a surtout plein de devoirs. C'est ce qu'on oublie souvent. Le plus important est de respecter l'institution. Après, et je rejoins mon ami Laurent Blanc, le problème avec la nouvelle génération, c'est qu'elle passe son temps à s'excuser. C'est fatiguant. Avant de s'excuser, il faut réfléchir. Ici, c'est pareil, les mecs viennent dans le vestiaire et me disent “Je m'excuse”. J'ai envie de répondre : “Casse-toi avec tes excuses, j'en ai ras le bol”. Mais on ne peut pas. Certains ont la famille en permanen ce autour d'eux. Or, on choisit ses amis mais pas sa famille”¦
Propos recueillis par notre correspondant à Lens, Benoà®t Dequevauviller
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