Ligue 1
RC Lens : le témoignage fou de Facundo Medina sur son enfance difficile en Argentine
Originaire de Villa Fiorito, le quartier de Diego Maradona à Buenos Aires, Facundo Medina a vécu dans un extrême dénuement sa jeunesse. Il se livre sans tabou sur la pauvreté, la faim et les petits boulots qu’il a dû faire pour survivre…
Dans un long entretien à L'Equipe, Facundo Medina (RC Lens, 23 ans) s'est longuement confié sur son enfance difficile en Argentine, à Villa Fiorito, dans une banlieue pauvre de Buenos Aires. Non seulement, le défenseur artésien a connu la faim et les tentations de la rue mais il raconte avec simplicité les petits boulots qui lui ont permis de s'en sortir avant d'embrasser à fond une carrière de footballeur.
« Beaucoup de mes amis ont mal fini, peu s'en sont sortis »
« J'ai eu une enfance de fou. Ça a été un peu difficile mais j'ai toujours essayé de ressortir les choses positives et j'ai toujours senti le soutien de ma famille (…) Ma famille a su me protéger, on a lutté, on s'est bagarré. Et un jour, quand tu as enfin un peu plus, ça te permet de donner beaucoup plus de valeur à des choses simples, comme un plat de nourriture », raconte-t-il notamment, remerciant sa mère « une battante, une guerrière », qui a fait de gros sacrifices pour lui.
« Je ne voulais pas tomber dans la drogue, je ne voulais pas me perdre dans la nuit, je savais très bien où il fallait que je concentre mes efforts, mon énergie, ma jeunesse : avec le ballon (…) Quand je vivais seul avec ma maman, nous sommes passés par des choses que d'autres ne vivront jamais, mais que je vais garder pour moi. Beaucoup de mes amis ont mal fini, peu s'en sont sortis ».
Une enfance à recycler des déchets pour vivre
Durant son enfance, pour joindre les deux bouts, Facundo Medina a même été « cartonero », recyclant les ordures afin de les vendre pour avoir quelque chose à manger : « J'étais tout petit, entre 7 et 10 ans. On marchait dans les rues de la capitale, dans un secteur de quelques pâtés de maisons. Les gardiens d'immeuble nous connaissaient, les mecs de la sécurité aussi. On sortait de la maison à 16 h 30-17 heures et on rentrait vers minuit. Et le lendemain matin, on se levait tôt pour recycler dans le patio de la maison et aller le midi vendre et avoir de quoi manger. Et ainsi de suite, tous les jours. C'était dur, il y a des gens qui continuent de le faire… La vie, c'est une lutte permanente. Parfois d'ailleurs, les gens ne racontent pas ce genre de choses car ils ont un peu honte. Moi, je le dis avec une totale simplicité, avec fierté même parce que ces choses que j'ai vécues me permettent d'apprécier beaucoup plus les petites choses de la vie ».
Facundo Medina, défenseur argentin de Lens : « Le foot m'a sauvé »
Le défenseur argentin du RC Lens raconte son enfance difficile à Villa Fiorito, le quartier de Diego Maradona, en banlieue de Buenos Aires. Où il a connu la faim et les tentations. https://t.co/0ruP6NVo6E pic.twitter.com/vfXormvEhV
— L'ÉQUIPE (@lequipe) February 4, 2023