Fils de l’international ouzbek Khikmat Khoshimov, 12 capes pour sa seule saison internationale en 2007-2008, « Kodir » Khusanov est né le 29 février 2004 à Tashkent. Ce qui veut dire qu’il ne fête son anniversaire à sa vraie date qu’une fois tous les quatre ans. Mais contrairement à son paternel, qui n’a jamais quitté l’Ouzbékistan en carrière et qui a écumé un peu tous les postes de couloir durant ses 134 matchs dans la D1 locale, le défenseur lensois a vite choisi de quitter les équipes de jeunes de son club de Bunyodkor pour l’Europe.
C’est d’abord du côté de la Biélorussie, à l’Energetik-BGU Minsk qu’il débarque libre en mars 2022… Et rapidement il fait son trou en Vysshaya Liga, disputant 35 rencontres pour 4 buts et 4 passes décisives au total. Fort de 27 matchs dès son arrivée à 18 ans à peine, il contribue d’ailleurs à l’étonnante saison de son club, qui finit second du championnat derrière le Shakhter Soligorsk mais surtout devant le grand club de la ville du BATE Borisov.
Les Lensois ont découvert sa signature… sur Instagram
Si l’Energetik-BGU descend en deuxième division dès la saison suivante, « Kodir » n’a le temps de disputer que huit matchs de l’exercice suivant avant de rejoindre Lens sur la pointe des pieds pour un transfert à 100 000€… Annoncé sur Instagram alors que personne ne l’avait vu venir.
On pensait que le discret Abdukodir Khusanov passerait d’abord par la case réserve mais, à l’entraînement des pros, l’Ouzbek impressionne. Il ne jouera qu’un seul match de National 3 face à Saint-Amand en avril dernier mais parvient à pointer le bout de son nez une quinzaine de fois sous Franck Haise en profitant des absents pour gagner en confiance et prendre discrète place dans l’effectif. En parallèle, le roc « Khusa » fait son trou en sélection. Passé par toutes les catégories de jeunes et déjà international A avant son arrivée dans l’Artois (3 capes), il affiche aujourd’hui 14 sélections – plus que son père – et a même participé aux JO de Paris face à la République Dominicaine, contre l’Egypte et contre l’Espagne, vainqueur de la médaille d’or face à la France.
La drôle de connexion Chavez – Khusanov
Météoritique, l’ascension du puissant Khusanov se fait discrètement dans les coulisses. S’il fait voler de l’épaule tous ses adversaires en Ligue 1, « Kodir » est un garçon très calme dans le vestiaire où son jeune âge et la barrière de la langue l’empêchent encore de s’imposer. Après Lens – Nice, où le natif de Tachkent a encore fini homme du match, Will Still s’est amusé de sa drôle de relation avec l’international équatorien Jhoanner Chavez, son grand ami dans le vestiaire : « Je n’ai pas la moindre idée de comment ils communiquent », a rigolé le jeune technicien belge.
Aujourd’hui, Abdukodir Khusanov prend des cours de français pour parfaire encore son intégration mais, dans le jeu, il est déjà comme chez lui et terrorise les attaquants de Ligue 1. « C’est impressionnant. Il est calme, puissant, il va vite, c’est Kodir ! Il ne parle pas beaucoup, mais il est bon. Au début, ça m’a épaté de voir sa puissance, sa force physique », enchaîne Will Still. Et Brice Samba a sans doute raison : peut-être que l’héritier de Danso partira avant l’Autrichien au rythme qui est le sien aujourd’hui…