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Real Madrid : Zidane, le RC Lens, sextape… les vérités incisives de Raphaël Varane

Auteur d'une saisons en dents de scie au Real Madrid, Raphaël Varane fait pourtant partie des piliers de l'équipe de France.

Le défenseur central s'est livré dans L'à‰quipe. Morceaux choisis.

Quels rapports entretient-il avec Zidane ?

S'il pensait avoir la totale confiance de Zinédine Zidane depuis sa nomination en janvier, Raphaël Varane s'est trompé puisqu'il lui préfère la charnière Pepe – Ramos dans les gros matchs. Comment le vit-il ? « J'aimerais jouer tous les matches. Le coach le sait. Il prend des décisions. Que l’on fasse appel à moi sur plusieurs matches d’affilée ou moins régulièrement, je travaille pour àªtre pràªt, explique-t-il. Après, il a une très grosse expérience. Il peut facilement se mettre à notre place. Il sait ce que l’on peut penser, ressentir. Il essaie de me faire progresser. Son regard est toujours positif, tourné vers l’avant. »

Comment a-t-il vécu son départ du RC Lens ?

Recruté en 2011 par le Real Madrid cet màªme Zidane, le jeune Varane a dû quitter son nid douillet du RC Lens pour changer de dimension. Au départ, le changement fut rude. « Je ne suis pas parti sur un coup de tàªte mais je ne suis pas passé de Lens à Madrid. Je suis passé de ma chambre au centre de formation de La Gaillette où je suivais des cours particuliers pour mon bac et des entraà®nements avec les pros à une vie autonome à Madrid où je côtoie de très grands joueurs, se rappelle-t-il. Il a fallu s’acclimater à l’exigence du très, très haut niveau. J’ai d’abord vécu à l’hôtel. Puis j’ai pris un appartement. Puis une maison. Au début, ce n’était pas facile. Mes parents venaient souvent. Je ne parlais pas un mot d’espagnol. Je n’avais pas le permis de conduire. Une personne du club venait me chercher pour m’emmener à l’entraà®nement. Il m’a fallu du temps pour accepter d’àªtre reconnu. Médiatisé. J’étais mal à l’aise. Les autographes, les demandes d’interviews qui se multiplient, quand on sort tout juste de sa chambre à La Gaillette, ce n’est pas évident. »

Est-il satisfait de sa réputation d'homme lisse ?

Assurément, non. Alors qu'il passe pour le gendre idéal, Varane s'agace de cette réputation et veut tout faire pour lui tordre le cou. « Il faut arràªter avec ces clichés. àŠtre gentil, à§a ne veut pas dire ne pas avoir de caractère. Demandez à mes proches : j’ai un caractère bien affirmé. Je ne me laisse pas marcher dessus. Màªme si je suis quelqu’un de discret, à§a ne signifie pas que je m’efface. Je sais aussi l’ouvrir, peste-t-il. Sans caractère, c’est difficile, voire impossible, de durer au Real. Cela fait cinq ans que je suis en face des meilleurs chaque jour et je ne me suis jamais dégonflé. Je me suis affirmé, màªme. Ce n’est pas parce que je parle à peu près correctement ou que je n’ai pas été impliqué dans de grosses polémiques que je suis lisse. Ce statut de gendre idéal, c’est un cliché. Je sais tacler. Je sais mettre de l’impact quand il le faut. Je joue sur mes qualités. En France, Thiago Silva joue sur ses qualités et il fait l’unanimité. Il est méchant ? Agressif ? C’est un immense joueur, pourtant. »

A-t-il été perturbé par l’affaire de la sex-tape ?

L'histoire impliquant Karim Benzema et Mathieu Valbuena a assez fait les choux gras pour qu'elle rejaillisse sur l'équipe de France. Varane tente de ne pas s'en imprégner avant l'Euro. « Quand on est pros, on doit àªtre capable de faire abstraction de certaines choses. Quand nous sommes allés jouer en Angleterre (le 17 novembre, 0-2), nous avons dû faire abstraction de ce qui s’était passé au Stade de France quatre jours avant. Quand on veut aller loin dans une compétition, il faut àªtre capable de rester concentré sur son football. Si le groupe est soudé, concentré sur l’objectif, on peut faire quelque chose de grand, explique-t-il. Après, les choix, c’est le coach qui les fait. Le groupe qu’il aura désigné devra àªtre capable de faire abstraction de la pression, de l’attente, de la ferveur, des remises en cause. L'Euro, c'est une compétition très relevée. Nous avons des qualités à faire valoir. On parle plus souvent des matches perdus mais on a aussi battu l’Espagne, l’Allemagne depuis deux ans. Nous formons un collectif capable de se transcender. Nous avons besoin d’àªtre soudés. Ensemble, on peut faire quelque chose de grand. »

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