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Rémy, Sissoko, Yanga-Mbiwa, M’Vila… La génération perdue ?

Le départ de plusieurs jeunes internationaux tricolores vers des clubs de seconde zone ou moyennement exposés soulève plusieurs questions sur leur motivation, leur avenir et le niveau du football franà§ais.

Ces derniers jours, pas moins de quatre grands espoirs du football tricolore ont quitté la Ligue 1 : Loà¯c Rémy (de l’OM à QPR), Mapou Yanga-Mbiwa (de Montpellier à Newcastle), Yann M’Vila (de Rennes au Rubin Kazan) et Massadio Haà¯dara (de Nancy à Newcastle). Deux autres devraient suivre : le Toulousain Moussa Sissoko et le Bordelais Yoan Gouffran, pressentis, eux aussi, chez les Magpies.

La Ligue 1, un championnat pauvre

La première chose qui frappe, c’est le manque de prestige ou de résultats des clubs pour lesquels ces joueurs ont signé. Sans faire insulte au Rubin Kazan, le championnat russe n’est pas le plus exposé, malgré l’arrivée récente de stars (Eto’o, Hulk…). Quant à QPR et Newcastle, ils jouent le maintien en Premier League. Si bien que Rémy et Cie ne semblent plus pouvoir prétendre à l’équipe de France dans l’immédiat, alors qu’ils étaient censés en incarner l’avenir.

Il serait facile de reprocher à ces joueurs, pour la plupart internationaux A ou Espoirs, d’avoir fait un choix financier et non sportif (màªme s’il ne fait aucun doute que tous espèrent taper dans l'Å“il d’un Tottenham ou d’un Manchester United). Mais on peut tourner le problème dans l’autre sens : n’est-ce pas inquiétant pour la santé économique de la Ligue 1 de constater que les clubs de bas de tableau anglais se servent chez certaines bonnes formations de l’Hexagone ?

Le joueur franà§ais ne fait plus ràªver

L’autre question soulevée par ces départs concerne l’image du football franà§ais en Europe. Il y a un an, Rémy aurait pu rejoindre Tottenham pour 20 millions d’euros. M’Vila était présenté comme l’un des futurs grands relayeurs d’Europe, pour qui Arsenal aurait màªme offert 25 millions d’euros en 2011. Yanga-Mbiwa avait des touches, disait-on, au Barà§a et à l’AC Milan.

Aujourd’hui, tous ont perdu la moitié de leur valeur et se retrouvent à ‘courir le cachet’, si l’expression n’est pas trop triviale, dans les clubs qui veulent bien d’eux. Le football franà§ais s’est-il vu trop beau ? A-t-on surestimé ces joueurs ou leur a-t-on nui en tirant à boulets rouges sur notre équipe nationale (l’affaire du bus en 2010, l’escapade nocturne des Espoirs en novembre dernier…) ? Une chose est certaine, le joueur franà§ais, longtemps considéré comme un investissement sûr, ne fait plus ràªver les grands clubs européens.

Sylvain Opair

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