Infos But
Stade Brestois – Mercato : autopsie d'un recrutement raté
Le président Yvon Kermarec a mis la main au portefeuille cet hiver pour àªtre sûr de ne pas manquer l'accession.
Seulement, ce recrutement alléchant n'a pas relancé une équipe qui avait déjà plutôt manqué son mercato estival”¦
En faisant venir cet hiver Gaëtan Courtet de Reims et Bryan Pelé de Lorient, le Stade Brestois a misé sur des joueurs de Ligue 1. De l'ambition encore plus affirmée avec l'un des meilleurs buteurs de L2, Youssef Adnane qui, en plus, a porté le maillot brestois il y a dix ans. Un petit jeune a aussi rejoint l'effectif brestois : Bilal Hamdi, qu'à‰ric Assadourian connaà®t bien pour l'avoir formé. Oscar Ewolo a également joué avec lui du côté de Laval. Un pari qui ne coûte pas cher mais, c'est sûr, avec ce mercato, Brest va monter tranquillement. C'est l'avis de tous, et surtout des entraà®neurs de Ligue 2 qui aimeraient bien avoir autant de matière que le coach brestois pour leurs équipes respectives.
Courtet et Pelé ont démarré fort avant de s'essoufler
Pourtant, le Stade Brestois n'arrive pas à tirer profit de ses joueurs. Gaëtan Courtet réussit des débuts tonitruants en marquant trois buts et en offrant une passe décisive pour ses quatre premiers matches. Il a une réussite folle mais celle-ci va s'envoler. Le malheureux attaquant natif du Morbihan se retrouve complètement isolé devant une équipe qui n'arrive plus à former le bloc compact des premiers mois. Courtet s'essouffle, essaie de trouver des solutions tout seul devant mais il n'y parvient pas malgré tous ses efforts. On sent l'agacement s'emparer du joueur venu à Brest pour marquer des buts. L'arrivée de Youssef Adnane à la toute fin du Mercato semble additionner les problèmes plutôt que de les résoudre. L'équipe n'arrive pas à trouver ses attaquants. Bryan Pelé réussit aussi de bons débuts mais disparaà®t de la circulation jusqu'à àªtre mis de côté par Alex Dupont. Le club a recruté un attaquant de surface capable de transformer des petites opportunités en réalisations mais il n'arrive pas à le mettre dans les bonnes conditions. Bilel Hamdi, lui, dispute des bribes de matches mais on ne sait pas vraiment s'il est au niveau de cette L2 car il a disparu aussi vite qu'il était apparu à cause d'une blessure. Finalement, le superbe recrutement du Stade Brestois n'arrive pas à sublimer l'équipe et, au contraire, celle-ci s'éloigne de plus en plus du podium.
En fait le recrutement du Mercato hivernal ne rattrape pas les erreurs de l'été. C'est au milieu de terrain que le Stade Brestois semble peiner. Pourtant, les trois éléments de la récupération, Birama Touré, Manuel Pérez et Johann Ramaré, sont largement au niveau et effectuent le boulot demandé. Par contre, il est vrai que Brest traà®ne comme un échec les venues de Cheick Doumbia et Jason Ranneaud, qui n'ont soit pas le niveau, soit n'ont jamais eu leur chance. La chance, c'est ce qu'il a manqué aussi à Cuvillier et Samassa, les recrues de l'été. Les deux joueurs qui ont évolué à l'étage supérieur ont été absents une vingtaine de matches et n'ont pu exprimer la totalité de leur talent dans la Cité du Ponant. D'autres ont largement eu leur chance comme Chahir Belghazouani et Gaëtan Laborde mais ont tous les deux beaucoup déà§u à chacune de leur prestation. La saison du jeune Bordelais est déjà terminée à cause d'une blessure à un genou. Pour Belghazouani il reste encore quelques semaines pour terminer sur une bonne note et prouver qu'Alex Dupont ne s'est pas trompé en insistant pour le faire venir. Le joueur mis de côté d'entrée, Stéphane Tritz, lui, donne finalement une belle leà§on à tout le monde. Jugé précipitamment, il a réussi à revenir dans l'équipe à un poste qui n'est pas le sien et apporte satisfaction avec un investissement total alors que pendant des mois, il a donné de sa personne en réserve. Bryan Pelé aussi est revenu par la force d'un 4-4-2 plus conventionnel et adapté aux qualités actuelles des joueurs.
Des mercatos qui ont compliqué la vie du club”¦
Cette année, ce sont douze joueurs qui sont arrivés au Stade Brestois par le biais des mercatos d'été et d'hiver (treize si on considère que Sea est un recrutement compte-tenu que le club lui a offert un premier contrat professionnel). Peut-àªtre est-ce trop, d'autres disent que ce n'est pas assez. En tout cas, les vrais bilans ne pourront àªtre dressés qu'à la fin de la compétition mais le Stade Brestois a certainement manqué plusieurs choses cette saison car il a dépensé beaucoup d'argent. La montée en L1 pourrait faire passer le bilan en positif mais en l'état, le SB29 s'est plutôt compliqué la vie avec ses mercatos alors que, pourtant, cette année, tout le monde semble àªtre sur la màªme longueur d'ondes, sur le terrain et dans les bureaux.
Martial GOARNISSON