Mais les Oscars du foot, comme on disait dans le temps, c’est un peu comme l’élection de Miss France : personne n’est jamais d’accord avec les choix des votants. Voici donc, pour essayer de satisfaire le plus grand nombre, quelle devait àªtre la ‘vraie’ liste des nommés.
Meilleur joueur de Ligue 1
– Pierre-Emerick Aubameyang (Saint-à‰tienne)- Zlatan Ibrahimovic (PSG)- Blaise Matuidi (PSG)- Thiago Silva (PSG)
Pourquoi ? STOP ! Que les supporters parisiens cessent de pousser des cris d’orfraie : on est d’accord, Thiago Silva est un monstre, le meilleur défenseur de l’Hexagone, sans doute le meilleur du monde (au moins le plus classe). Mais les blessures et sa récente suspension auront réduit sa participation à ce championnat (à considérer qu’il dispute les deux dernières journées, une fois sa sanction purgée), à 24 rencontres sur 38. Insuffisant pour intégrer cette liste.
Doivent àªtre ajoutés : le meneur de jeu marseillais Mathieu Valbuena réalise la meilleure saison de sa carrière au sein d’une équipe qui file vers la deuxième place. Sans lui, l’OM serait une formation de milieu de tableau. Et que dire du Lillois Dimitri Payet, sinon que sa présence est in-dis-cu-table ? Jugez plutôt : 12 buts et 12 passes décisives, une influence tutélaire sur son équipe, de beaux gestes…
Meilleur gardien de Ligue 1
– Mickaël Landreau (Bastia)– Steve Mandanda (OM)– Stéphane Ruffier (Saint-à‰tienne)- Salvatore Sirigu (PSG)
Pourquoi ? En valeur absolue, Steve Mandanda reste l’un des trois meilleurs portiers de Ligue 1. Mais il serait injuste de le garder alors que lui-màªme a reconnu avoir traversé une période difficile cet hiver et que d’autres gardiens ont été réguliers toute l’année.
L’arrivée de Mickaël Landreau a eu un impact immense sur les progrès défensifs de Bastia, qui encaissait 2,16 buts par match avant son arrivée, contre 1,44 depuis. Mais pourquoi aller le chercher lui, alors qu’il n’est pas le seul bon gardien de la seconde moitié du classement et que les autres nommés évoluent dans des équipes du Top 5 ? (Non, vous ne nous ferez pas dire que c’est parce qu’il a occupé la fonction de secrétaire général de l’UNFP.)
Doivent àªtre ajoutés : le Nià§ois David Ospina n’est pas pour rien dans la saison record de l’OGC Nice. Ses performances sont d’autant plus méritoires que le Colombien a récupéré une place de titulaire confiée par son coach Claude Puel à Joris Delle en début d’exercice. Petit coup de cÅ“ur pour Simon Pouplin, chômeur il y a un an, et qui a réalisé quelques miracles avec Sochaux.
Meilleur espoir de Ligue 1
– Rémy Cabella (Montpellier)– Lucas Digne (Lille)- Florian Thauvin (Bastia)- Marco Verratti (PSG)
Pourquoi ? Cabella est un excellent joueur. C’est d’ailleurs cela, le problème : il n’est plus un espoir ! Au màªme titre qu’il nous avait semblé absurde qu’Eden Hazard triomphe deux ans de suite dans cette catégorie (en 2009 et 2010), cela ne rime à rien, à nos yeux, d’y recroiser l’ailier montpelliérain, déjà nommé la saison passée. Ou alors on rebaptise le trophée ‘meilleur jeune’, comme en Angleterre. Parce qu’àªtre cité parmi les espoirs deux ans de suite, cela donne plutôt l’impression que les espoirs n’ont pas été concrétisés.
Doivent àªtre ajoutés : Certes, le Lyonnais Clément Grenier a connu un passage à vide en milieu de saison et reste encore très irrégulier. Mais son toucher de balle est rare et sa fin de saison, durant laquelle il ne cesse de se montrer décisif, prouve que le joueur de 22 ans est plus qu’un joli manieur de ballon. Pour ne pas attiser la rivalité OL-ASSE, mentionnons également le milieu relayeur stéphanois Josuha Guilavogui, màªme âge, dont le volume de jeu, le profil atypique et la puissance en fond déjà le vice-capitaine de l’une des meilleures formations de l’Hexagone.
Meilleur entraà®neur de Ligue 1
– Carlo Ancelotti (PSG)– à‰lie Baup (OM)- Christophe Galtier (Saint-à‰tienne)- Claude Puel (Nice)
Pourquoi ? Désolé Carlo, mais àªtre champion, avec des moyens et un effectif pareils, c’était le minimum. D’autant qu’on ne peut pas dire que la manière ait toujours été là …
Doit àªtre ajouté : le Nancéien Patrick Gabriel. Si l’ex-intérimaire de l’ASNL, arrivé cet hiver alors que son club avait déjà huit doigts de pied en Ligue 2, parvient à le maintenir, ce n’est pas un Trophée UNFP mais un titre de Sir, comme Alex Ferguson, qu’il lui faudra.
Julien Demets
